Obama VS Clinton - La guerre des clans by Edward Klein

Auteur:Edward Klein
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Hugo Doc
Publié: 2014-01-21T05:00:00+00:00

Plusieurs spécialistes en politique étrangère avec lesquels je me suis entretenu se demandaient pourquoi l’ambassadeur Stevens se trouvait à Benghazi le jour fatidique de l’attaque du consulat américain.

« Si Stevens jugeait la situation désespérée, pourquoi donc est-il allé à Benghazi ? s’est interrogé Leslie Gelb, ancien haut fonctionnaire du département d’État et président honoraire du Council on Foreign Relations [think tank non partisan]. Le département d’État n’y conduisait pas d’opération. Allait-il rencontrer des leaders islamistes mal intentionnés ? Il les connaissait car ils participaient à la lutte contre Kadhafi. Stevens n’était pas né d’hier : c’était quelqu’un d’expérimenté et de compétent, qui connaissait personnellement ces enfoirés de djihadistes à Benghazi. »

L’ambassadeur Stevens parlait couramment arabe et avait entretenu des liens étroits avec des dirigeants des milices libyennes, y compris des groupes affiliés à Al-Qaïda. D’après ma source, Stevens s’était rendu à Benghazi pour surveiller l’opération de transfert d’armes de la CIA et s’assurer qu’elles ne tombent pas aux mains de terroristes. C’était une mission périlleuse, comme voyager sans arme dans le far west ; un homme aussi expérimenté que Stevens n’aurait pas pris un tel risque sauf si ses supérieurs à Washington l’estimaient absolument nécessaire.

C’était devenu en effet nécessaire car, comme tant d’autres opérations de la CIA, celle-ci avait mal tourné. Les armes libyennes destinées à des groupes d’opposition pro-occidentaux en Syrie avaient atterri dans les mains de crapules anti-occidentales.

La Maison-Blanche et le département d’État s’alarmaient de plus en plus de voir qu’AQMI avait étendu ses tentacules à travers toute l’Afrique du Nord et transformé une partie du Mali en un sanctuaire sur le modèle de l’Afghanistan. Le Premier ministre israélien Benyamin « Bibi » Netanyahou s’était plaint auprès du président Obama du fait que les armes transférées par la CIA tombaient sous le contrôle de terroristes du Hezbollah, financé par l’Iran, et du Hamas dans la bande de Gaza. Selon Dore Gold, diplomate israélien qui avait servi sous plusieurs gouvernements :

« L’année dernière, [AQMI] a commencé à étendre son influence à travers le Sahara. Ses armes provenaient de la Libye post-Kadhafi, dont l’arsenal a stimulé le commerce du Maroc au Sinaï. D’après des sources israéliennes, des armes libyennes, notamment des roquettes antiaériennes SA-7, étaient aussi acheminées vers la bande de Gaza, d’où l’une a été tirée […] contre un hélicoptère israélien pour la première fois. »

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